SO.
FINALLY WE GOT TO IT…. HERE THE LAUDATION FROM MR. PRESIDENT BERSET.
thank you for translation help mr. arnaud. voilà.
Chère Erika Stucky, lauréate du Grand Prix Suisse 2020,
Mesdames et Messieurs, amis du jazz amis du yodel, amis de l’accordéon et de la pelle – vous allez comprendre plus tard.
Dans l’histoire de la musique, il y a des jours à marquer d’une pierre blanche.
Par exemple, le mercredi 22 janvier 1766, date de la première exécution publique d’une symphonie de Mozart numéro 4 en ré-majeur. Ou alors le lundi 26 février 1917, jour de l’enregistrement à Chicago du premier disque de jazz par « The Original Dixieland Jazzband”.Ou alors plus proche de nous, le samedi 4 décembre 1971, avec ce concert de Frank Zappa au festival de jazz de Montreux, qui provoqua l’incendie du Casino et inspira « Smoke On The Water » au groupe Deep Purple.
Le mardi 7 octobre 1986 devrait également compter parmi les grandes dates musicales. Ce soir-là au même moment où Annie Cordy est en train de chanter sur les plateaux de la Télévision Suisse Romande, un tout autre type de programme musical plus ambitieux, mais en peine moins décalé, était proposé aux téléspectateurs de la Télévision Suisse alémanique. Ceux-ci découvraient en effet les Sophisticrats, quatuor féminin de jazz vocal surgi tout droit de l’Amérique des années 30 sur le plateau avec un look désuet et un gros temps de retard mais dans une énergie communicative très puissante et parmi elles, une jeune Américano-suisse prenait toute la lumière, Erika Stucky. En évoquant la période de la Grande Dépression, elle réussissait à procurer de la joie.
Ce mélange des contraires révélait une identité artistique profonde. Le travail d’Erika Stucky consiste en effet en à transcender les antagonismes en les fusionnant pour bousculer l’ordre établi et créer des nouvelles horizons. Les exemples ne manquent pas.
A 9 ans quand elle rentre du pays du dollar, elle débarque Suisse pur tourner des pièces de cinq francs dans un Talerbecken.
On pourra dire que la culture suisse y gagnera au change. Installer en Valais elle a utilisé la pelle comme instrument de percussion, détournant cet outil de sa destination première à savoir la construction de résidences secondaires. Elle a incarné Dieu bien avant de se produire avec les Young Gods. Et alors que la Suisse était devenue une nation du tennis, elle a créé un nouveau project musical intitulé « Ping Pong ». Ce qui ne l’empêchera pas d’être nominée une première fois pour le prix suisse de musique en 2014, l’année où Roger Federer a remporté pour la première fois la Coupe Davis.
Avec son esprit novateur, plein d’humour, il n’est finalement pas étonnant qu’Erika Stucky ait fini par côtoyer sur scène Carla Bley ou alors qu’elle ait été invitée à rendre hommage à Tom Waits. Deux grands esthètes de la musique brinquebalante et souvent parodique.
Le grand prix attribué à Erika Stucky revêt une importance particulière. Car en sa musique de fusion c’est souvent le mélange des cultures qui s’exprime. Bien sûr lorsque le cris primaux des chants alpins rencontrent les Celtiques libertaires du rock. Ça peutêtre perçu comme une provocation. D’ailleurs une bonne moitié des personnes invitéess sur le pavillon de l’Exposition universelle de Shanghai en 2010 n’en sont apparemment toujours pas revenus. Pas revenus du choc causé par la prestation avant-gardiste d’Erika Stucky.
En choisissant de faire vivre à sa manière notre folklore national, en lui infusant des sons venus d’autres cultures, sans véritablement se soucier de plaire ou de déplaire, Erika Stucky a réussi à sortir de sa zone de confort pour finir par lui donner une plus grande audience notamment au plan international. Et j’aimerais dire ici que Bob Dylan ou Astor Piazzolla avaient en fait à peu près procédé de la même manière et cela avait été perçu comme un sacrilège. Ils avaient intégré la guitare électrique dans leur folk ou dans leur tango.
Liebe Erika Stucky , Gewinnerin des Grossen Musikpreises 2020,
Liebe Musikfreundinnen und Freunde.
Erika Stuckys Leidenschaft und Experimentierfreude, erklären sich sicher auch aus ihrem persönlichen Werdegang. Sie ist in San Francisco zur Welt gekommen, dann mit der Familie in die Schweiz gezogen. Hier hat sie ihre Wurzeln gefunden. Von hier ist sie später immer wieder aufgebrochen zu reisen rund um die Welt, auf der Suche nach neuen musikalischen Inspirationen.
Ihre unkonventionelle Musik die verschiende Traditionen verbindend, ist Erika Stucky das Zeugnis einer offenen multikulturellen Schweiz.
Erika Stucky ist eine Gesamtkünstlerin. Sie dreht ihre Super8 filme selber, produziert ihre Platten und Auftritte selber und wenn es sein muss, spielt sie sogar alle weiblichen Rollen im Musical Hair, selber.
Mit ihrem innovativen Geist voller Humor ist es letztlich nicht verwunderlich, dass sich Erika Stucky auf der Bühne mit Carla Bley die Schultern reibt oder zu einer internationalen
Hommage an Tom Waits eingeladen wird. Zwei große Ästheten der klapprigen und oft parodistischen Musik.
Von besonderer Bedeutung ist der große Preis, der an Erika Stucky verliehen wird. Denn in ihrer „Fusion-Musik“ ist es oft die Mischung der Kulturen, die zum Ausdruck kommt. Ganz natürlich, wenn die Urschreie der Alpenlieder auf die libertären Kelten des Rock treffen. Es kann als Provokation verstanden werden. Tatsächlich ist gut die Hälfte der Besucher des Pavillons der Weltausstellung 2010 in Shanghai offenbar immer noch nicht davon zurückgekehrt. Nicht erholt von dem Schock, den Erika Stuckys zukunftsweisende Leistung verursacht hatte.
Indem sie sich entschieden hat, unsere nationale Folklore auf ihre eigene Art und Weise zum Leben zu erwecken, indem sie sie mit Klängen aus anderen Kulturen durchdringt, ohne sich wirklich Gedanken über Gefallen oder Missfallen zu machen, hat es Erika Stucky geschafft, ihre Komfortzone zu verlassen und sich ein größeres Publikum schaffen , vor allem international. Und ich möchte hier anfügen, dass Bob Dylan und Astor Piazzolla mit ihrer E-Guitarre und ihrem nuevo Folk-Tango, es tatsächlich ähnlich gemacht haben und es als Sakrileg angesehen wurde.
So ist sie „Alle in Einer“ geworden, um den Titel einer Erzählung von Rainer Maria Rilke zu zitieren, der in Raron begraben ist. Also dort wo sich unweit, auch das kleine Dorf Mörel befindet wohin Erika Stucky mit ihrer Familie zurückgekehrt ist.
Ausschnitte aus Franz/Deutsch Laudatie
Vlaanse Opera , Antwerp mit Marie Goyette ( air-violin ) TT ( air-viola )